Un chien, mauvais de sa nature,
Sur un gros tas de foin un jour était couché.
Messire bœuf s’en étant approché,
Le malin l’empêcha d’y prendre sa pâture.
L’hôte des prés lui dit fort humblement:
» Monsieur Moufflar, vous fais-je injure? »
Ce foin ne vous sert pas, je crois, de nourriture; »
On l’a fauché pour moi. Je ne veux nullement »
Me brouiller avec vous : j’ai depuis ma jeunesse
» Toujours respecté votre espèce. »
A supplier Moufflar, le bœuf perdit son temps.
Pour réponse il grinça les dents.
« Méchant, ta malice est étrange, »
Cria le bœuf, se retirant plus loin ;
« Tu ne veux pas manger de foin,
» Et ne peux souffrir qu’on en mange. »
“Le Chien et le Boeuf”