Un Bouc luttait contre un Ormeau,
A l’entour du pauvre Arbrisseau
Des cornes et des pieds faisant force poussière.
Un jeune Agneau, pour la première fois,
Au pâturage ayant suivi sa mère,
D’un œil d’étonnement contemplait ses exploits.
Maman, n’est-ce pas là ce Héros intrépide,
Qui, contre le tyran des bois,
Protège, disiez-vous, notre race timide ?
Ô mon fils ! tu t’y connais mal,
Répondit la Brebis : vois sur cette éminence
Tranquillement couché ce modeste animal,
Ce Chien, qui dans la paix sur nous veille en silence :
Dans la guerre, ô mon fils, c’est notre défenseur…
Le voilà le Héros !… Mais ce Bouc querelleur,
Sur des ennemis sans défense
Il exerce en vain sa valeur ;
Il n’a jamais du Loup soutenu la présence.
“Le Chien et le Bouc par Boisard”