Ne sortez pas de votre sphère,
Si vous en croyez mon avis ;
Tenter ce qu’on n’a pas appris
Est toujours une triste affaire.
Un canard se baignait dans un vaste bassin ;
Il glissait sur l’onde limpide,
Puis secouait son aile humide,
Et puis disparaissait soudain.
Perché sur un ormeau voisin
Compère coq chantait sa poule bien-aimée,
En suivant du canard la manœuvre animée.
Si j’essayais d’en faire autant ?
Se disait tout bas le sultan :
La chose me paraît facile,
J’ai, tout comme ce volatile,
Des plumes, des pattes, un bec.
Notre coq lassé d’être à sec
Se précipite à l’eau dans cet endroit profonde ;
Il se débat, boit comme un seau,
Nage, s’enfonce de nouveau
Et disparait enfin sous l’onde.
“Le Coq et le Canard”