De son collier étincelant,
Un roi perdit la plus brillante pierre :
Elle roula dans la poussière,
Et la voilà jouet de la pluie et du vent,
Tantôt dans une horrible fange,
Tantôt sous un amas terreux,
Mais, dans son infortune étrange,
Toujours emprisonnée, et du prisme des cieux
Ne pouvant réfléchir les éclats radieux.
Ainsi par la misère est frappé le génie !
—Ah ! Pensait la pierre ternie,
Me faudra-t-il toujours, dans un abîme infect,
Me voir perdue, ensevelie !
Inutile beauté, d’un si brillant aspect,
D’où jaillissaient des trésors de lumière,
Égale à l’escarboucle on te vit scintiller ;
Mais que sert de pouvoir briller
A celui qu’un destin contraire
Enchaîne sous un fer cruel ?
Pour atteindre à l’éclat du ciel,
Il faut pouvoir percer la terre.
“Le Diamant perdu”