Né d’une race infatigable, ardente,
De ses parents prendre l’activité.
Mais pour l’user sans nulle utilité ;
Voir travailler l’abeille diligente,
Et dans jamais faire un rayon de miel,
Piller en vain, de calice en calice,
Tous les trésors qu’y renferma le ciel ;
Voltiger seul, au gré de son caprice ;
Tout son printemps vivre aux dépens d’autrui ;
Puis, affamé quand les beaux jours ont fui,
Tomber de froid à la porte bien close
Où, chaudement, l’abeille se repose,
Et là, mourir dans un triste abandon :
Tel est le sort, égal en toute chose,
De l’étourdi comme du faux-bourdon.
“Le Faux Bourdon”
- Jacques-Melchior Villefranche – 1829 – 1904