Un cantonnier avait débarrassé
Un fossé
Des cailloux qu’y jetaient les enfants du village,
Et des débris entraînés par l’orage ;
Puis, de sa pioche ou de sa large pelle,
Il l’avait élargi,
Quelque peu même approfondi.
Le fossé, glorieux de sa grandeur nouvelle,
Croit en chaque passant voir un admirateur…
— Arrêtez, me dit un lecteur,
En quoi donc votre sotte fable
Peut-elle m’être profitable ?
Cher ami, je voulais vous parler de ces gens,
Qui, devenus puissants par des moyens rapides,
Ainsi que le fossé pensent être bien grands.
Le sont-ils? oui vraiment, d’autant plus qu’ils sont vides.
“Le Fossé”