À la vie, à la mort !
Un vieil homme à labour pensait, le cœur en peine,
Qu’à vivre vieux garçon il allait vivre moins.
Se sentant de la Faux une cible prochaine
Il pensa l’épouser sans prêtre ni témoins ;
Peu l’importait sa dot, elle aurait l’héritage.
« De quel genre d’enfants serons-nous les parents ?
Vivront-ils d’une vie en dehors ou dedans ?
Si tu veux le savoir, fais preuve de courage. »
Se disait-il tel que l’impatient qui bout.
L’ayant déjà séduit, la Mort sait qu’au mois d’août
Le paysan, ravi, dans son lit prendra place.
Courtisane avisée elle passe et repasse,
Le priant de creuser quelques trous dans son champ.
« Nous aurons bien un fils avant la fin de l’an
Et peut-être qu’après encore davantage !
Je dis que préparer leur chambre parait sage.
S’ils sont tes héritiers, moi leur mère la Mort,
Chaque jour que Dieu fait leur dirai : mon trésor ! »
“Le Laboureur et ses Enfants”
- Autres fables de Patrick Lanciot : https://pich24.wordpress.com/