Voila nos champs bien préparés,
Bien engraissés, bien labourés ;
Ensemençons sans plus attendre…
Mon fils, ne perds pas un moment :
Tu vois bien ce sac de froment :
Dans nos sillons va le répandre.
— Tout entier ?— Depuis quarante ans,
Du blé que je sème en mes champs,
N’est-ce pas la juste mesure ?
— Mon père, ayez-vous essayé
De n’en semer que la moitié ?
La part qu’on garde est la plus sûre.
— Mon fils, ce n’est pas la leçon
Que donne toujours la prudence ;
Gagner moitié sur la semence,
C’est le perdre sur la moisson.
“Le Laboureur et son Fils”