Un Bon jour, mon frère ,
Disait un jeune lapin
A messer lièvre son voisin
Qu’il rencontrait sur la fougère
Je suis aise de te trouver :
Nous pourrons nous éprouver
A la course, et tout-à-l’heure :
Parions que j’atteins le premier à ce but.. »
Sans s’émouvoir de ce début ,
Toujours broutant, notre lièvre demeure
Aussi tranquille que devant. »
Mais que fais-tu.donc là, dit le jeune imprudent,
Courons, ou bien pour toi la gageure est perdue…
Allons, pars-tu ? … je ne sais s’il entend ;
Pas plus qu’un terme il ne remue ,
Dirait-on bien ce qu’il attend ?
Que tes pieds croissent, mon enfant ,
Ils ne font encore que de naître. »
C’est à ce jeune homme important ,
Qui se croit et qui veut paraître
Esprit profond , juge savant,
Sans se donner le temps de l’être ,
Que je voudrais en dire autant !
Explication morale :
Pourquoi la jeunesse., qui déviait être un modèle de douceur et de modestie, en est-elle si souvent un de présomption et d’orgueil? Si les enfants connaissaient bien leurs intérêts , ils se feraient aimer de tous ceux dont ils s’attirent le mépris, ou quelque réprimande qu’ils ont justement méritée. (Le Lièvre et le Lapin)
“Le Lièvre et le Lapin”