Avec les mêmes rimes que l’original, fable immorale, et donc sans morale.
« Peut-on vraiment manger aussi gloutonnement ?
Se demandait un jour une hôte de frairie
Qui voyait un bedon se gonfler tellement
Que son propriétaire allait en perdre vie.
Mais il est dans la vie un genre de gosier
Dont les sucs digestifs vous font « au loup ! » crier ;
Sucs que l’hôte échassier, plus justement cigogne,
Vient de se souvenir tout alors qu’elle accourt
Pour l’aider à finir, ô ! sanglante besogne,
La chair d’un cigogneau de qui c’était le tour.
« Je reviendrai plus tard pour toucher mon salaire. »
Glisse son invité qui part à pas de loup,
Et caresse en passant le dos de sa commère.
« Ah ! Quel ogre d’enfants ! Mais bon, j’en ai beaucoup ! »
Songe le grand oiseau qui se pend à son cou :
Par amour et par peur de se montrer ingrate
Elle cuisinait tout et lui graissait la patte.
“Le Loup et la Cigogne”
- Autres fables de Patrick Lanciot : https://pich24.wordpress.com/