Le loup et l’agneau
Récité par une miss des environs de Londres.
La raisonn’ment d’un personn’ beaucoup fort
Il était la meilleur et hâvait jêmais tort.
Vô hallez, voâr cett’ chose très vite
Et mêm’ immediat’ly, tôout d’ souite.
Un’ tôout petitt mutton il biouvait.
Un’ grand’ lôoup, très régeur, il dit loui : S’il vô plaît,
Pôquouà vô hâvélez melproprement le sôoupe
Dans mon sioucôoupe?
— Aoh ! Sir, je biouvais très convenèbelment,
Répond la toutt petitt évec sa bêlement,
Le majesty de vô doât pas être en colère…
— Vô hâvez cancané sur moâ comme un portière !
Reprit la très grand lôoup de son très méchant voâ.
— Moâ !
— Yès, l’année dernière.
— Monsieur grand lôoup, j’ai du trop bon ménière ;
Régâadez mes papiers : tôt-à-fait dernièr’ment
Je tétais encore mon méman.
— Si c’est point vô, c’est un de ton fémille,
L’onc’el, le tante, ou la frère ou son fille ;
Pôour venger moâ, il faut ton mangement.
Au good mutton le lôoup il montrait son grand dent ;
Il l’empôotait au fond d’un boâ tôt-à-fait lôouche.
Et l’englôoutit—schocking ! — soâ-même, dans son bôouche.
Et le petitt’ mutton jamais
Faisoit à loui aucune procès.
- Source illustration noir/blanc : wikipedia.org