Un mauvais Riche était à table.
S’y repaissant depuis longtemps
De divers mets fort succulents.
C’était un vieux, glouton assez peu charitable.
Endurci comme un vrai diable.
Exerçant sa mâchoire à doubles coups de dents.
Pendant son long souper, hélas! un pauvre hère,
Un de ces mendiants honteux
Qui n’osent pas quêter une aumône pour eux.
Venait, la larme à l’œil, faisant une prière,
Demandera l’hôtel un pain pour subsister.
Notre goinfre repu, fâché, tout en colère »
A dit à son laquais : « Qu’on ne peut assister
« Tous les gueux de la ville entière.
« Chassez ce misérable, et qu’il ne vienne pas
« Attrister mon esprit et troubler mon repas..
« Dis-lui, garçon, qu’il revienne dimanche.
« Il est heureux, celui-là, d’avoir faim !…
« Si j’avais appétit, je prendrais du lapin,
« Dit-il eu s’essuyant de sa serviette blanche.
« Pourtant de ce bifteck je ne puis voir la fin ;
« Oh! demain, à dîner, je prendrai ma revanche.
« Garçon, tu garderas ce poulet pour demain. »
Or, le pauvre revint, à ce que dit l’histoire;
0 divine punition!
Il trouva de l’hôtel porte en deuil, porte noire…
Le podagre était mort d’une indigestion!
“Le mauvais Riche”