Un mendiant perclus, siégeant aux boulevards,
Tâchait par ses soupirs et ses humbles regards,
D’inspirer aux passants la douce bienfaisance.
Assis sur une borne, à certaine distance,
J’épiais avec soin ce que chacun donnait,
Et mon cœur s’épanouissait
Voyant bientôt s’enfler l’indigente pochette.
Vous avez fait, lui dis-je, assez bonne recette ;
Mais les pauvres, je crois, sont les plus généreux ;
Les riches m’ont paru beaucoup moins charitables.
Ah ! monsieur , me dit-il, dans ces temps déplorables,
S’il n’était pas des malheureux
Que deviendraient les misérables !
“Le Mendiant”