Pour la première fois, dans une basse-cour,
De volaille en tout genre abondamment peuplée,
Un paon s’introduisit un jour :
Le voilà qui déploie et cache tour à tour
Les brillantes couleurs de sa queue étoilée.
” Bel oiseau de Junon, lui dit un coq alors,
Pourquoi de ton divin plumage
Nous voiler parfois les trésors ?
A ta rare beauté nous rendons tous hommage
Sans en paraître humiliés.
— Je suis, répond le paon, fier d’un pareil suffrage ;
Mais je deviens modeste en songeant à mes pieds. ”
Quels que soient les talens dont la faveur céleste.
Ait daigné composer ton lot,
Loin de t’en prévaloir, ô mortel ! sois modeste :
L’être le plus parfait n’a-t-il pas son défaut ?
“Le Paon et le Coq”