Un vieux renard chez les Garbas,
Dévoré d’une soif ardente,
Cherchait de l’eau, n’en trouvait pas.
En proie au mal qui le tourmente,
Quoiqu’arabe il eut bu du vin !
Après grande recherche, il découvre à la fin
De l’eau dans une cruche.
Comment l’atteindra-t-il? l’eau n’allant qu’au milieu,
Son museau ne pouvait arriver à ce lieu.
» Quel moyen, disait-il, devrais-je mettre en jeu?
Si j’avais le cou de l’autruche,
Je parviendrais vite à mon but ;
Ou s’il passait une cigogne,
Il faudrait bien qu’elle voulût,
Se mettant de suite en besogne,
Transvaser cette eau dans mon cou.
Si tout au bas du vase on pratiquait un trou..»
À l’aide d’une pierre… oui… non… voici… j’arrive !
Sa joie alors était très-vive.
Maître renard jetant force cailloux dans l’eau,
La fit ainsi monter tout près de son museau;
Et, de cette façon, but jusques à la basé,
L’eau du trop malencontreux vase.
Tel sans besoin n’eut rien tenté
Qui par ses découvertes brille ;
L’invention est fille
De la nécessité.
“Le Renard arabe”