Ismène, à son lever, trouvant une araignée,
L’écrase sur-le-champ, vu qu’en la matinée
Cet insecte porte malheur.
Le soir, en retrouvant une autre, par bonheur,
Soudain elle l’écrase encore,
De peur de la revoir à la prochaine aurore.
Le lendemain, au point du jour,
Marie en trouve une à son tour,
Et donne à l’insecte sa grâce,
Dans l’espoir, sous son toit, que le soir il repasse.
Le soir, elle en rencontre une autre sous son pié,
Et lui laisse encor l’existence,
Alléguant, cette fois, pour raison de pitié,
Qu’elle lui prédit l’opulence.
Un mauvais cœur se plaît à condamner ;
Pour lui, tout est motif de peine et de vengeance.
Un bon cœur aime à pardonner ;
Pour lui, tout est sujet d’excuse et de clémence.
“Le Revers de la Médaille”