Madame Adèle Caldelar
Poétesse et fabuliste XIXº
Madame Adèle Caldelar (nom d’alliance) est née à Chartres en 1801 et décédée en 1869, de son vrai nom d’Adèle Augustine Cordier. Ex-inspectrice des Écoles primaires, membre de l’Athénée et de plusieurs autres Sociétés littéraires.
… C’était une tâche bien délicate pour une femme que d’aborder le genre de l’apologue. Madame Caldelar s’en est tirée avec honneur ; elle a enrichi notre littérature de tout un volume de fables et de contes allégoriques, dont quelques-uns peuvent rivaliser de grâce et d’ingénuité avec les modèles du genre. La versification toujours facile, trop facile peut-être, mais toujours harmonieuse, ne manque ni de force ni d’élégance et présente quelquefois les plus belles images… (Revue de bibliographie analytique : ou Compte rendu des ouvrages scientifiques et de haute littérature publiés en France et à l’étranger , 1844.)
FABLES
- Les deux Feuilles
- L’Aiguille et les Ciseaux
- Ce qui vaut mieux qu’un baiser de sa mère
- La Lumière et l’Éteignoir
- La Canne d’Olivier
- L’Enfant et le Papillon
- Le Bonheur d’être bête
- L’Alouette et la Fauvette
- La Réponse ingénue
- L’Aiguille et le Sabre
- Le Diseur de bonne aventure
- Les Sœurs Siamoises
- Le raisin blanc et le Raisin noir
- Le Singe, la Guenon et l’Enfant abandonné
- Le Numéro 1
- Le Revers de la Médaille
- La Calomnie et l’honnêteté
- Le Borgne et la Taupe
- Les deux Vases
- L’École des Linots
Réflexions sur les fables de Mme caldelar
Toujours on fera des fables et des contes. Peau-d’Âne plaisait à la Fontaine, déjà vieux, et sur ce point tous les hommes sont enfants. Les contes et les fables réussissent mieux à plaire que la vérité toute nue, parce qu’ils la l’ont entrevoir à travers les voiles de l’imagination, cette séduisante fée, dont la baguette transfigure tout ce qu’elle touche. J’ai sous les yeux un beau volume de Mme Adèle Caldelar, illustré de gravures, et intitulé : Nouvelles Fables morales et religieuses.
Il y a dans ce recueil, que nous ne conseillerons pas aux trop jeunes lecteurs, parce qu’il contient plusieurs morceaux destinés à des lecteurs d’un âge plus avancé, des intentions toujours droites et pures, et plusieurs de ces fables sont d’un tour agréable et facile, et contiennent d’utiles enseignements. On voit que Mme Adèle Caldelar a beaucoup observé, beaucoup réfléchi , qu’elle connaît les hommes, que son esprit est élevé, son cœur honnête et bienveillant. Je ne louerai pas sans restriction toutes ses fables, mais il y en a plusieurs dont le mouvement est vif, l’allure gracieuse, et qui renferment une moralité touchante ou spirituelle. Je citerai, entre autres, l’Enfant et le Papillon, la Vie de la rosé, et le Petit Chien gâté… La Semaine des familles Par Zénaïde Fleuriot, Alfred Nettement, Victor Lecoffre Publié par J. Lecoffre et cie., 1865
Madame Caldelar
Nous voudrions rendre pleine justice aux fables morales et religieuses de Madame Caldelar. Toutes ne sont pas irréprochables ; plusieurs sont charmantes, agréablement narrées ; il y en a d’ingénieuses et de touchantes, comme l’Abeille du mont Hymetie ; d’autres qui ont un tour aisé et une bonne moralité, comme le Diamant et le fertilisant, et la Vengeance de la Brebis ; une jolie allégorie, la Pâquerette, termine le volume. Nous en pourrions citer d’autres encore qui témoignent d’un vrai talent. Nous nous sommes demandé, en fermant ce recueil, pourquoi l’auteur l’avait intitulé Fables morales et religieuses ? Morales, à la bonne heure; toute fable doit avoir sa moralité, et quoique nous ne puissions dire que dans le livre qui nous occupe elle ressorte toujours naturellement, ni très-clairement de l’apologue qui sert à l’introduire, elle fait pourtant ses preuves et se montre à son poste. Pour religieuses, c’est autre chose. Mériteraient-elles par hasard ce nom, parce que dans la fable intitulée : Les Étoffes et les Pertus d’apparat, l’auteur s’écrie en parlant de la Percale :
Ce tissu plus pur que les lis,
Fait de la filasse argentine,
Que sur sa quenouille divine
File Marie au paradis ;
ou bien parce que dans la Leçon maternelle, qui renferme du reste une jolie idée un peu prétentieusement exprimée peut-être, elle s’appuie sur cette fausse notion d’œuvres et de vertus qu’il est licite de présenter à Dieu comme des offrandes dignes de lui ? Ce n’est point assez, l’on en conviendra, pour justifier le litre que nous critiquons. On pourrait même dire, dans un autre sens, que c’est trop. Nous avons remarqué des fables qui ont pour sujets des vices ou des travers qui ne sont point du ressort des enfants. La banqueroute, l’emprunt d’un faux nom, la mauvaise réputation des femmes légères, les malversations des gens en place. Madame Candélabre affectionne aussi les termes de barreau, les procès, les formes judiciaires. Ce n’est pas toujours gracieux. Ses allégories sont quelquefois un peu maniérées.
En général, ces fables sont trop longues ; ce sont plutôt de petits contes. La versification en est souvent défectueuse…. Le Semeur – Publié par Au Bureau du Semeur, 1844.
- Fables morales et religieuses, 1844