Heureux celui, qui, ceint du diadème,
De sa grandeur nullement entêté,
Voulant tout voir & régner par soi-même,
Hors de sa cour cherche la vérité.¹
Un Roi disoit à son Ministre,
Je veux qu’un tel ait un emploi,
Qui l’approche plus près de moi
Sire, il n’est point sur mon registre,
Jamais on ne le vit, je crois,
Faire sa cour. Ah, dit le Roi
Tant mieux ! Je le préfère aux vôtres,
Aux courtisans, aux flatteurs, car, ma foi,
Je suis si peu content des hommes que je vois,
Que je veus essayer des autres.
¹Louis douze prenoit plaisir à ouir jouer farces & comédies, même celles qui étoient jouées en grande licence, disant, que par là il apprenoit beaucoup de choses, qui étoient faites dans son royaume & qu’autrement il n’eût pas sçues. “Le Roi et son Ministre”
René Alexandre de Culant 1718 – 1799