Un rosier dépouillé de ses brillants bouquets
Regardait un grand chêne, et lui portant envie,
Exhalait ainsi ses regrets.
De ma tige déjà la couronne est flétrie,
Mes roses n’ont duré que quelques courts instants ;
Et des premiers jours du printemps
Jusqu’à ceux où de la froidure
Les rigueurs renaîtront au souffle des hivers,
Cet arbre gardera des rameaux toujours verts.
Le chêne du rosier entendit le murmure :
Quelle erreur, lui dit-il, que tu sois révolté
Contre les lois de la nature !
C’est pour croître le prix de ta riche parure
Qu’elle a voulu que ta beauté
Passât avec rapidité.
Plus l’attrait d’un plaisir est vif et moins il dure.
“Le Rosier et le Chêne”