L’épervier se moquait un jour du rossignol :
« Vous avez, disait-il, des ailes;
Mais elles ne sont pas faites pour un long vol;
Votre bec est petit; vos deux jambes sont grêles,
Et ne peuvent servir à rien. Je n’ai pas vu
D’être aussi mal que vous pourvu.
Vous me faites pitié……— Je n’en ai, je vous jure,
Aucun besoin, répond à l’épervier
Le rossignol, je tiens de la nature
Des membres délicats, mais bons pour mon métier.
Contentons-nous des biens qui sont notre partage
Je n’en désire pas, quant à moi, davantage.
Si, comme l’épervier, le sort
M’eût par hasard fait grand et fort
Aurais-je cette voix charmante
Que tout le monde admire et vante?
N ‘humilions jamais le faible… Son destin
Peut ne pas mériter toujours notre dédain.
“Le Rossignol et l’Épervier”