Fable imitée du P. Dessillons.
Le sanglier, au fond d’une forêt,
Aiguisait ses dents meurtrières.
La biche ( il est, hélas ! tant de têtes légères ! ),
Qui , curieuse, l’observait,
Parut surprise de ce fait.
Voisin , pourquoi, dit-elle, alors que sur la terre
Une profonde paix règne dans tous les lieux,
Préparez-vous les instruments haineux
Qu’il faut réserver pour la guerre ?
Ce que je fais, répond le sanglier prudent,
N’est pas aussi peu nécessaire
Que vous le croyez follement.
Eh! répondez , fine commère,
Vous rendriez-vous le garant
Qu’à l’heure du combat j’aurais assurément
Le temps de me mettre en défense?
Allez , trop tard on s’arme alors que l’on attend
Le temps où l’ennemi s’avance.
“Le Sanglier et la Biche”