Un Serin et un Hibou étaient élevés ensemble, mais ils ne se ressemblaient guère. Le Hibou était triste et ennuyeux, ne voulait voir personne, et donnait des coups de bec quand on s’approchait de lui.
Le Serin, au contraire, était charmant, chantait tout le jour, venait becqueter son maître, et ne manquait jamais de lui faire accueil. La différence de caractères fit la différence de leurs sorts.
Le Serin fut aimé et fêté ; on lui parlait à chaque instant ; à chaque instant on lui donnait du sucre ou de l’échaudé*. Le Hibou ne pouvait pas être aussi heureux : on le détestait tant qu’on finit par le mettre dans un vieux grenier, où il fut obligé de manger des souris pour ne pas mourir de faim.
Les enfants aimables, gais et obéissants sont toujours aimés, tandis qu’on ne peut souffrir ceux qui sont sournois, obstinés et méchants.
*Pâtisserie
“Le Serin et le Hibou”
- Hippolyte de la Courcelle, 18..