Au milieu d’un bois solitaire.
Un singe, apercevant de loin un nouveau-né,
Tourné la face contre terre,
Et là, des siens abandonné,
A sa Guenon, de pitié l’âme émue,
Le désignant du doigt, il dit :
« Cet objet que tu vois là-bas qui se remue,
Crois-tu que ce soit le petit
D’un homme, ou bien celui d’un Singe ?
— D’un homme, repartit la Guenon à l’instant,
D’un homme, très-certainement :
J’aurais les yeux couverts d’un linge,
Que je t’en dirais tout autant,
Que j’en serais aussi certaine :
Pour abandonner son enfant,
Il faut être de race humaine. »
“Le Singe, la Guenon et l’Enfant abandonné”