Maître Bertrand, un jour, ayant fait un portrait,
Voulut que librement l’âne en fit la censure.
Le pauvre Aliboron ne vit dans la peinture
Rien qui ne fût sur tous les points parfait.
Le cheval, consulté, trouva, tout au contraire,
Que l’ouvrage était à refaire.
Quelque auteur, sans doute, à ce mot,
Se serait échauffé la bile.
Loin de là, notre singe essuya cet assaut
Le mieux du monde, et refit aussitôt
Un tableau d’un bien autre style.
La critique d’un homme habile
Vaut mieux que l’éloge d’un sot.
“Le Singe peintre”