P.-G. Drevet, XIXe siècle… Petit recueil de fables, par P.-G. Drevet. Chambéry, 1849.
FABLES :
- A mes fables
- L’Huître et la Crevette
- Le Chat du Roi Guillaume
- Le Dindon et les petits Oiseaux
- Le Mouton et le Buisson
- Les Lunettes
- Apollon et l’Intrus
- Le rat
- Le Singe peintre
- Les Singes et le Dromadaire
- Les Cerises becquetées
- L’Âne et le Sanglier
- Le Chêne et le Lierre
- Le Bouc
- Les deux Escargots
- Le Chasseur et l’Arbalète
- Le Loup implorant la clémence des bergers
- Le Lynx et le Hérisson
- Le Cheval régent et ses Ministres
- Le Chien parmi les Loups
- Les Souliers de Thomas
- Le Renard philanthrope
- Les Souris, le rat et le Hibou
- La Chemise
- Le Meunier, L’Âne et le Sac
- Le jeune Chat
- Le Cerf et le Lapin
- Les deux Chasseurs
- Le Furet et ses confidents
- Le Manche et la Lame du Poignard
- Le Chien enragé
- Le Sculpteur, le Saint et le Paysan
- Le Chêne et le Brin d’herbe
- Le Loup qui échoue et le Loup qui réussit
Petit recueil de fables, par P.-G. Drevet. Chambéry, 1849.
Dans un apologue qui sert de préface, M. Drevet ne demande pour sa muse que la permission de se chauffer un instant au soleil. Ce n’est pas trop, et il faudrait être bien injuste pour le lui refuser, car son mérite modeste a droit aux encouragements de ceux qui aiment encore à rencontrer de sages conseils, de bonnes pensées, d’utiles enseignements exprimés avec simplicité, sans prétention ni recherche. C’est un moraliste fidèle aux vieux principes, que l’esprit révolutionnaire de notre temps n’a point lait dévier de sa route et qui, pour la forme comme pour le fond, s’efforce de marcher sur les traces des meilleurs fabulistes. La politique, dont il est si difficile aujourd’hui de ne pas se préoccuper plus ou moins, lui fournit parfois des traits assez piquants dirigés contre les héros de la démagogie; il ne craint pas d’attaquer les ambitieux exploiteurs du peuple et leurs roueries impudentes. Plusieurs de ses fables offrent des satires spirituelles et vraies. D’autres sont empreintes d’une bonhomie naïve qui ne manque pas d’originalité. Mais nous engagerons l’auteur à se montrer moins prolixe, à travailler davantage son style, afin d’éviter ces développements superflus qui souvent obscurcissent le sens ou détournent l’attention, et ne semblent être là que pour remplir l’espace entre deux rimes qu’il n’a pu réussir à mettre d’accord. La concision et l’élégance sont des qualités essentielles de ce genre de poésie ; M. Drevet ne se donne peut-être pas toujours assez de peine pour perfectionner son œuvre. Il gagnera beaucoup en étant plus sévère avec lui-même. S’il serait trop absolu d’avancer qu’en fait de fables les plus courtes sont les meilleures, du moins peut-on dire que les meilleures ne sont pas les plus longues.
(Bibliothèque universelle de Genève, Joël Cherbuliez – 1850 )