Par un beau jour d’été, tandis que, sans partage,
Le soleil parcourait dans toute sa splendeur
Le chemin qu’a tracé le doigt du Créateur,
Un noir, un orgueilleux nuage,
Venant on ne sait d’où, couvrit en un instant
Les rayons lumineux de cet astre éclatant.
Puis, à telle insolence ajoutant la menace :
« Retire-toi, dit-il, et cède-moi la place ;
Ton vieux règne est usé ; moi, d’un bien plus beau jour
Je prétends éclairer l’univers à mon tour ! »
Aux ténèbres bientôt la terre fut en proie,
Mais le nuage, enflé de l’orgueil qui le noie,
Creva, puis en vapeurs enfin s’évanouit,
Ce dont chacun se réjouit.
La sottise parfois détrône la sagesse,
Qui s’exile un instant, mais qui revient sans cesse.
“Le Soleil et le Nuage”