Dans une rue, au bord du moins clair des ruisseaux,
Était un tas de neige auprès d’un tas de boue.
Un carrosse a passé ; sous la quadruple roue,
Du noir bourbier, au loin, j’ai vu jaillir les eaux.
Au tas de boue en vain l’onde impure s’attache ;
Il parut tel après qu’il paraissait avant.
Mais, quant au tas de neige, il en fut autrement :
La moindre goutte avait fait tache.
Tel sort d’un mauvais pas sans paraître gâté,
Grâce à d’anciennes flétrissures !
Lorsque sur la pudeur et sur la probité,
J’aperçois des éclaboussures.
“Le tas de Neige et le tas de Boue”