Elina Batam
Poètesse – Le tilleul et le bourdon
Le lambeau surgit pendant la nuit, en plein cœur des jardins du Synclinal. C’était un vieux tilleul à l’écorce rugueuse recouverte de mousse ; son houppier large et arrondi avait sept puissantes branches qui s’étiraient vers le ciel ; elles portaient de nombreux bourgeons et déjà quelques nouvelles feuilles vert tendre.
Depuis son nid situé au-dessus des jardins, l’écureuil Mano avait entendu son bois craquer quand le lambeau était sorti de terre ; il était accouru aussitôt au pied de l’arbre.
– Bonjour ! Bienvenu dans le Synclinal !
– Plaît-il ? fit l’arbre d’un ton un peu inquiet.
– Je m’appelle Mano, je vous souhaite la bienvenue dans le Synclinal : c’est le nom du cirque de montagnes où vous venez de surgir ; vous verrez, il abrite une très belle forêt où vous pourrez rencontrer plein d’autres arbres !
– Le Syn…quoi ?! Mais où suis-je encore ! J’erre de lieux en lieux, comme ça, à la dérive, complètement déboussolé ! Arthuuur, où es-tu ?
Un bourdon dodu sortit d’un petit trou du tronc.
– Qui y a t-il ?
– Mais où sommes-nous encore ? Cet écureuil me dit que nous sommes dans un cirque, je ne comprends plus rien !
– Mais non, c’est une image, regarde autour de nous ces montagnes, elles nous encerclent comme si nous étions au centre de l’arène d’un cirque. Tu ne te souviens pas de celle du cirque Zavata qui s’installait sur la place en été ?
– Ah oui, avec leur grand chapiteau et tous ces gosses surexcités qui harcelaient ces pauvres bêtes ! Qu’est-ce que nous pouvions en rire avec le vieux Jausep ! Le rire caverneux de l’arbre résonna dans son tronc.
– Oh Arthur, que de bons souvenirs ! Je voudrais tant replanter mes racines dans la terre de notre chère Plaça de las èrbas ! s’exclama le tilleul d’une voix vibrante.
– Plaça de quoi ? demanda Mano intrigué.
– Plaça de las èrbas, la Place aux Herbes en occitan, c’est la plus vieille place de notre ville, elle date du Moyen-Age, les humains s’y échangeaient des épices. Mais elle n’a plus grand-chose à voir maintenant…
– Oh non, plus rien du tout même. Elle repose – paix à son âme ! – sous le béton d’un misérable parking ; même Jacinthe a été rasée, juste après qu’on me tronçonne si violemment tronçonné en ce funeste jour de novembre 1995 ! la voix du tilleul s’étrangla et ces feuilles frémirent doucement.
– Jacinthe, c’était la fontaine en pierre, expliqua le Bourdon en voyant Mano froncer les sourcils. Elle était vraiment charmante, toujours fraîche et dispo, en train de fredonner ses mélodies riantes ! Ah oui pour ça, on ne pouvait pas rêver meilleure compagnie.
– Elle et le vieux Jausep, quelle compagnie ! renchérit le tilleul. Il venait tous les après-midi se reposer sur le banc près de nous, toutes ces histoires qu’il y a pu nous raconter !
L’arbre sembla enfin faire attention à Mano, maintenant qu’il était rassuré par ses bons souvenirs.
– Au fait, je ne me suis pas présenté, moi c’est Suau ; mon nom courant c’est « tilleul » comme tous les autres, mais je préfère le surnom que me donnait le vieux Jausep.
– Ça veut dire « suave » en occitan, parce que môôsieur embaume au printemps, il fait tourner la tête des humains à des mètres à la ronde !
– Oh n’exagère pas ; c’est vrai que je sens bon, mais je ne suis pas le seul, souviens toi les lilas, le chèvrefeuille, et le parfum enivrant de la glycine et du seringa…
– Et les humains n’auraient pas pu trouver une autre place où vous installer, plutôt que de vous faire disparaître comme cela ?! leur demanda Mano en fouettant l’air de sa belle queue rousse.
– Oh, tu sais, les places ne courent plus les rues chez les humains ; les centres anciens sont transformés en parkings ou en galeries commerciales, les Jacinthes disparaissent à petit feu…
– Bah oui, maintenant, chaque humain à sa petite bouteille d’eau en plastique portative, alors l’hospitalité de Jacinthe, merci bonsoir ! continua Arthur en voletant nerveusement.
– Et l’hospitalité du vieux banc en bois, n’en parlons pas ! Plus personne ne s’assoit, ils filent de leurs voitures aux magasins et des magasins à leurs voitures les bras chargés de paquets, alors les bancs, vous savez ! Les amis de Jausep qui venaient causer avec lui ont regretté ce vieux banc qui accueillait les passants dans mon ombrage, mais c’était qu’une minorité vieillissante…
– Non Suau, il y a quand même aussi ceux qui jouaient sur la place quand ils étaient enfants, c’était un terrain de jeux formidable pour eux. Le petit-fils de Jausep par exemple, Estève, regrette aussi la Plaça de las èrbas, surtout pour ses propres enfants qui ne peuvent plus jouer dans les rues tant on est bousculés par les voitures maintenant !
– Oui, ils se souviennent encore de nous ; c’est grâce à eux qu’on n’est pas tout à fait morts ! Tiens justement, pas plus tard qu’hier, Estève a pensé à nous en se contorsionnant entre les voitures garées ; il se disait qu’il allait tout faire pour empêcher que la place du kiosque finisse pareil ; c’est la dernière place piétonne du vieux centre.
Le mistral souffla dans les rameaux du tilleul, et Arthur se posa à l’orée de son trou, fatigué de voler.
– Vous devez être fatigués après ce long voyage jusqu’au Synclinal ! Je vais vous chercher du bon purin d’ortie !
– Oh volontiers ! s’exclama le tilleul. Je suis en pleine repousse de mon feuillage, et ça me fatigue beaucoup. Regarde-moi encore toutes ces feuilles prêtes à se déplier !
Mano rapporta deux arrosoirs plein de purin d’ortie et les déversa lentement au pied du tilleul ; comme le lambeau venait de surgir, il n’était pas encore bien enraciné dans le sol. Chaque matin, l’écureuil prit l’habitude de venir s’occuper du tilleul et du bourdon ; et les deux compères reprirent des forces rapidement.
Un soir, Suau fut pris d’une profonde crise de nostalgie, il répétait en larmoyant à qui voulait l’entendre qu’il n’était désormais qu’un déraciné, condamné à l’errance éternelle, que la Plaça de las èrbas était sa seule demeure sur cette planète et qu’il ne s’en remettrait jamais de l’avoir perdue. Arthur avait beau bourdonner sur tous les tons que non, ça n’était pas vrai, il n’était pas « plus rien », qu’il restait un beau souvenir pour quelques humains, mais rien ne semblait calmer sa peine. Les craquements de son bois en sanglots résonnèrent dans tout le Synclinal, effrayant les corbeaux noirs qui s’envolaient des falaises. Emus, les animaux décidèrent d’allumer le feu de la veillée au pied du tilleul pour qu’il puisse leur raconter les histoires qu’il avait apprises pendant toutes ces années sur la place aux herbes.
– Vous savez, je ne suis plus tout jeune, commença t-il à peine la première brindille enflammée. Quand on m’a tronçonné, j’avais 106 ans et j’aurais pu vivre encore bien plus longtemps, comme certains de mes congénères qui ont plus de mille ans !
– Mille ans ! s’exclama Chafouin, ses petits yeux en amande écarquillés.
Les animaux se regardèrent l’air abasourdi. Couspeau le pic noir claqua du bec l’air concentré, puis affirma :
– Je viens de faire un rapide calcul ; en prenant en compte les durées de vie moyennes de l’écureuil, du castor, du chamois, du lombric et du pic noir, nous arrivons à une moyenne de 9 ans. Vous vivez cent fois plus vieux que nous, c’est stupéfiant !
– Oui, mais vous savez, il y a plus vieux que moi, les ifs dépassent 2000 ans et certains pins 4000 ans ! Parmi les êtres vivants hors de l’eau, nous autres arbres, nous faisons partie de ceux qui s’alangissent le plus longtemps sur la Terre !
– Raconte-leur l’épopée de ta plantation ! s’écria le bourdon en dansant sur place au-dessus des flammes.
– Ah oui, quelle épopée ! J’ai été planté en 1889 par l’instituteur du grand-père de Jausep quand il était en primaire, c’était pour la commémoration du centenaire de la Révolution française ! Les enfants ont gravé une plaque devant mon tronc : « « Mai 1889.– Cet arbre de la République a été planté en mémoire des combattants de la liberté tombés à la Bastille ». Depuis 1789, la Révolution avait déjà été piétinée par une restauration monarchique et deux Empires, alors quand Bonarpate est tombé le 4 septembre 1870 et que la Troisième République a été enfin proclamée, je ne vous raconte pas la joie dans les coeurs !
Leurs petits yeux brillants dans la lueur des flammes, les animaux écoutaient avec passion les péripéties de l’Histoire des humains.
– Comme me l’a raconté le vieux Jausep, son grand-père n’aurait pas été à l’école avant ça, elle est devenue laïque, obligatoire et gratuite pour tous les enfants de France en 1881 grâce à la République ; il n’aurait pas non plus eu le droit de participer à des réunions publiques ni à son syndicat ouvrier…
– Et raconte quand les ouvriers venaient ! piaffa Arthur.
– Après ma plantation, chaque 4 septembre, tous les ouvriers de la ville m’apportaient des pots d’immortelles et chantaient la Carmagnole, bras dessus bras dessous, autour de mon tronc. Et je ne vous parle pas des fêtes du 14 juillet qui attiraient sur la place tous les villages des alentours ! On me décorait de lampions colorés, on dressait de grands banquets et un orchestre venait jouer au centre de la place, et ça dansait, ça chantait jusque tard dans la nuit ! Jacinthe ne connaissait pas de répit, des dizaines de bouches venaient la lamper, et quand la place se dépeuplait un peu vers deux heures du matin, des amoureux venaient se bécoter sur son rebord. Elle nous en reparlait pendant des jours après, ce qu’il avait dit, ce qu’elle avait répondu, comment avait dû continuer leur amour…Ah cette Jacinthe, une vraie romantique !
– Les humains dansent souvent comme cela ? demanda Rosi qui adorait les bals et qui déplorait si souvent qu’on se contente de veillées au feu de bois dans le Synclinal.
– Quand j’étais jeune, il y avait beaucoup de fêtes populaires ; mais peu à peu, elles ont disparu. Je me souviens du dernier 14 juillet, c’est le seul moment de l’année où il y avait un peu de rassemblement ; mais l’ambiance n’est plus la même, comme si les humains avaient perdu conscience de ce qu’ils ont en commun…
– Pourquoi ? N’y a t-il plus rien dont ils ont à prendre soin ensemble ? demanda Mano.
– Ils ont pourtant beaucoup de choses à soigner : leurs histoires et leurs chansons, leurs terres nourricières, leurs lois de justice, leurs anciens, leurs abeilles et leurs arbres… C’est à croire qu’ils ne savent pas qu’il faut en prendre soin pour que ça dure …
Une chouette hulula quelque part dans la forêt. Le tilleul reprit :
– Le vieux Jausep me disait souvent « Tu sais Suau, on ne se rend plus compte » ; il pensait à toutes les luttes de son grand-père et les siennes quand il faisait sa bibliothèque itinérante d’éducation populaire. Il revenait de ses tournées un livre sous le bras, et me lisait quelques passages qu’il aimait. Quand il refermait son livre, il me disait « Tu sais Suau, la culture humaine est comme toi, elle a des racines et de nombreuses branches ; c’est un être sensible comme toi qui a besoin de nourritures et d’échanges vivants, sinon elle s’assèche et dépérit ».
– Moi j’ai remarqué que dans leurs villes, ils se fichent comme de leur première chemise des bourdons et de nos cousines les abeilles. Les derniers anciens qui faisaient leur potager ont disparu, les bonhommes verts de la mairie coupent tout ce qui bouge, et plantent au compte gouttes quelques arbres qui ne donnent aucune fleur, alors merci pour nous ! On a plus rien à se mettre dans la trompe ! Mais le piiire, c’est que ça va retomber sur eux un de ces jours, parce que qui c’est qui féconde 80 % de leurs fruits et de leurs bons légumes, hein qui c’est ? Les poussières de béton peut-être ?
– C’est nous, les pollinisateurs ! s’écria Azur le papillon en venant voleter avec Arthur au-dessus des flammes.
Alors que la prairie Sépupine commençait à se couvrir de coquelicots et de bleuets, le temps de libérer le lambeau était venu. L’arbre avait certes des racines, mais il avait comme tous les lambeaux qui surgissaient dans le Synclinal cette capacité à se mouvoir quand il avait enfin repris des forces. Lorsque Raguse le castor eut coupé sa racine, le tilleul alla dégourdir ses racines dans les allées des jardins ; il se mit très vite à gambader comme un cabri et alla saluer les arbres de la forêt. Il parla longuement avec un hêtre qui lui raconta comment était la vie sauvage de forêt, car Suau ne connaissait que la vie citadine au milieu des humains. Le hêtre lui confia son rêve de pouvoir marcher un jour comme lui, « histoire de voir un peu du pays ; ce n’est pas que c’est lassant d’être toujours planté au même endroit, je connais tous les mystères de la vie souterraine par mes racines, et beaucoup de choses de la vie des hauteurs par mon houppier, mais ce serait quand même un plus ».
Quand il arriva aux abords de la prairie Sérupine, Arthur sortit soudain de son trou, attiré par une odeur sucrée irrésistible : face à eux, des rangées de cerisiers chargés de fruits mûrs ! Le Bourdon fonça trompe la première vers une belle cerise rebondie, l’entailla légèrement avec son dard et aspira goulûment le jus sucré.
– Hum, quel délice, si tu savais !
– Moi, je ne mange pas de ce pain-là ! Si tu savais comme il était bon le purin d’ortie que Mano m’a donné l’autre fois !
– Ah pouahah ! Ne me parle pas de purin d’ortie pendant que je suce une délicieuse cerise, tu veux me gâcher mon festin ou quoi !
– Très bien, très bien, je ne dis plus rien alors.
Le tilleul s’éloigna pour aller tremper ses racines dans la Vèbre, la rivière riante qui traversait le Synclinal.
Arthur continua encore longtemps à voleter de cerise en cerise, en chantonnant un air léger: « Quand nous en serons O temps des cerises, Et gai rossignool Et merle moqueur seront tous en fê-ê-tee !
Les belles auront la fÖlie en têête, et les amoureux du soleil au cœueur…
Un mois plus tard, Suau était en fleurs ; les cils délicats qui pointaient entre les pétales blanches étaient prises d’assaut par des nuées de papillons, d’abeilles et de bourdons ; Arthur se tenait jalousement aux premières loges, en bourdonnant bruyamment. Le tilleul s’était immobilisé au cœur de la prairie Sérupine pour faciliter le travail de pollinisation de ses chers adorateurs ; c’était l’endroit du Synclinal qu’il préférait, avec tous ces coquelicots qui lui rappelaient le vieux Jausep.
Un après-midi, Mano vint se reposer dans son ombre ; Suau lui dit alors :
– Le vieux Jausep avait la nostalgie des champs de blé de son enfance ; ils étaient remplis de coquelicots au printemps, il trouvait ça fantastique ! Mais les coquelicots ont déserté les champs avec les poisons que les humains ont mis dedans.
– Nous allons te donner des graines des coquelicots du Synclinal ; si tous les pollinisateurs s’y mettent, nous pourrons faire une bonne récolte en juillet.
– Ah volontiers, merci !
Mano contempla le ramage dense de Suau, avec ses jolies feuilles en forme de cœur ; il huma l’air à plein poumon :
– Hum, c’est vrai que tu sens vraiment bon ! Tu sens comme le bon miel.
– Oui, les humains disaient souvent ça aussi quand ils venaient récolter mes fleurs pour leurs tisanes.
– C’est quoi des tisanes ? demanda Mano en lissant les plumets fins de ses oreilles.
– C’est simplement de l’eau bouillante, dans laquelle ils mettent des fleurs ou des feuilles séchées pour que ça lui donne bon goût. Ils disent aussi que c’est bon pour leur santé. Mes fleurs les aident à s’endormir paraît-il.
– Pourtant tu n’es pas particulièrement zen comme loustic, fanfaronna Arthur en redescendant du houppier la tête enfarinée de pollen ; il avait deux petites pelotes jaunes accrochés au milieu de ses pattes arrières ; c’était ses sacoches à pollen pleines à craquer !
– Il faudrait qu’on essaie la tisane à la veillée ce soir ! s’enthousiasma Mano. Ça ferait peut-être du bien à Chafouin, il est complètement hystérique en ce moment. Il ne se souvient plus où il a caché ses réserves de noisettes de l’année dernière ; il retourne la forêt dans tous les sens, creuse le moindre endroit suspect, mais il n’a toujours rien trouvé. Il n’en ferme plus l’oeil de la nuit le pauvre !
Un vent chaud se leva, caressant les trois compères qui contemplaient en silence les coquelicots tanguer sous le soleil.
– Arthur, tu veux bien nous réciter la poésie que le vieux Jausep t’as appris ? Ce serait si beau maintenant ! Oh oui, s’il te plaît ! s’exclama le tilleul.
Le bourdon alla se poser à l’orée de son trou, et se mit à déclamer :
« Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.
Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits – la ville n’est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière…. »
Quand la capsule des coquelicots commença à sécher, les animaux récoltèrent leurs graines ; ils en remplirent une calebasse entière qu’ils offrirent à Suau et Arthur.
– Merci beaucoup mes amis ! dit le tilleul d’un ton ému.
– Merci à vous de nous avoir appris de très jolis poèmes et la technique des tisanes, continua Chafouin. Maintenant, je dors comme un loir !
– Estève a rêvé de moi cette nuit, il avait besoin de notre force pour convaincre d’autres gens. Il doit parler demain lors de la réunion publique qui décidera du destin de la place du kiosque…
– Oh c’est important ! Il faut qu’on aille le soutenir ! s’exclama Arthur.
– Si l’esprit d’Estève vous rappelle, c’est que vous avez retrouvé suffisamment de force pour repartir, continua Mano. Il y a un puits au cœur de la forêt qui vous permettra de regagner le monde des humains… c’est l’heure d’y retourner mes amis ; vous allez nous manquer !
Le tilleul et le bourdon dirent adieux à leurs hôtes en chantant une dernière fois « Le Temps des cerises » que tous les museaux et toutes les mandibules fredonneront à coup sûr chaque fois que le joli mois de mai reviendrait dans le Synclinal.
Adage :
Qui a dit que les lieux n’avaient pas d’âme ?
Le tilleul et le bourdon par Elina Batam, novembre 2012.