Au tombeau de son père un fils rempli d’orgueil
En faisait admirer la superbe ordonnance.
« Mon ami, disait-il, l’auteur de ma naissance
Annonce sa grandeur jusque dans le cercueil.
Le marbre de Paros, et l’airain et l’or même,
Travaillés avec soin par les maîtres de l’art,
Du curieux étonnent le regard.
Ton père fut, dit-on, d’une indigence extrême.
Sous l’herbe de nos prés il repose humblement.
— Rien n’est plus vrai, dit l’autre, et ma joie en est grande
Quand l’ange du trépas, aux pieds du Tout-Puissant,
Ordonnera que chaque mort attende
Le moment de se voir jugé,
Mon père, que rien n’embarrasse,
Par l’Éternel interrogé,
De ses faibles défauts sans doute obtiendra grâce
Bien avant que du poids de cette énorme masse
Le vôtre ne soit dégagé. »
“Le Tombeau”