Louis Tremblay, l’Esope chrétien
Sur la foi d’un bruit qui disait
Qu’un gros et gras trésor gisait
Au fond d’une vieille ruine,
Un homme chaque jour creusait,
Et depuis longtemps s’épuisait,
Piochant, faisant jouer la mine
Pour le trouver…
Enfin, après beaucoup d’efforts
Après bien des sueurs versées,
On rencontra le roi des coffreforts !
A son poids on jugeait des sommes amassées
Et dans son gros ventre entassées.
Rien n’y manquait : massif et lourd fronton,
Ornements de gros clous, vêtement de laiton…
Mais quand il fut ouvert à la grande lumière,
Hélas! hélas! qu’y trouva-t-on?
Des cailloux et de la poussière!
— Or cette histoire est l’histoire approchant
De tous ceux-là qui vont cherchant,
En dehors de la source éternelle et féconde,
Au mépris de la foi que le Christ va prêchant,
Le bonheur sur la foi du monde.
“Le Trésor”
Malheur, malheur à l’homme qui attend son bonheur l’homme !
(Saint François de Borgia.)