Florian Fables de Florian
Le voyage
Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte,
sans songer seulement à demander sa route,
aller de chûte en chûte, et, se traînant ainsi,
faire un tiers du chemin jusqu’ à près de midi ;
voir sur sa tête alors amasser les nuages,
dans un sable mouvant précipiter ses pas,
courir, en essuyant orages sur orages,
vers un but incertain où l’ on n’ arrive pas ;
détrompé vers le soir chercher une retraite,
arriver haletant, se coucher, s’ endormir :
on appelle cela naître, vivre, et mourir.
La volonté de Dieu soit faite.
“Le voyage”