Mon enfant arrangeait… qu’arrangeait-il? ma foi,
Je n’en sais rien : c’était, je croi,
Son théâtre on bien ion optique,
Ou le petit château par ton oncle construit,
Ou bien sa lanterne magique :
Peu m’importe. Or, il était nuit.
Et notre artiste prés de lui
Avait mis l’instrument utile à Démosthène,
C’est-à-dire une lampe. A l’instant ayant vu
Que le fanal, d’aliment dépourvu ,
Répandait faiblement sa lumière incertaine ,
Il y verse de l’huile : et la flamme aussitôt
De pétiller, « Bon ! voilà ce qu’il faut »,
Dit-il, charmé de l’imaginative ;
« Pour rendre la lueur un tant soit peu plus vive,
« Versons encor ». Aussitôt fait que dit.
Par le fluide épais la mèche est assiégée ;
Sous les flots onctueux la flamme est submergée ;
Elle décroît, s’éteint : mon sage est dans la nuit.
Parens, instituteurs, maîtres de toute espèce,
Voulez-vous croire mon avis ?
Nourrissez sobrement l’esprit de la jeunesse.
N’apprendre rien du tout est mal, je le confesse ;
Mais trop en apprendre est bien pis.
“L’Enfant et la Lampe”