Un Enfant se noyait : une planche est offerte :
Saisis-là, lui dit-on, pour éviter ta perte.
Il la saisit et se sauve d’abord ;
Mais du rivage il faut gagner le bord.
Il le pouvait ; et, sans beaucoup d’effort,
De tout danger, bientôt, il était quitte et libre ;
Mais, poussé par un sot orgueil,
Sur la planche il s’amuse à prendre l’équilibre.
La Planche hélas ! donne contre un écueil :
Le malheureux chancelle et tombe,
Et, submergé par une trombe,
Dans les flots trouve son cercueil.
Sur des écueils se mettre en équilibre,
C’est montrer un esprit de bien petit calibre.
Ministres, voulez-vous atteindre un noble but ?
Embrassez fortement la Planche de salut ;
Aller de droite à gauche , et puis de gauche a droite,
Est une marche usée autant que maladroite.
“L’Enfant et la Planche”