Certain Enfant d’un caractère aimable,
(Je le connais, mais qu’importe an lecteur ?)
Vit un Léopard effroyable ;
Non pas en vie ; il serait mort de peur ;
Mais seulement dans un livre, en peinture,
Représenté d’après nature
Par un célèbre voyageur.
L’Enfant d’abord frémit à cette vue :
Puis de sa main fermée, il frappe l’animal.
– Je te tiens aujourd’hui, toi qui fais tant de mal,
Dit il, bête féroce, il faut que je te tue. –
C’est ainsi que de loin nous bravons des objets,
Qui glacent de frayeur quand on les voit de prés.
“L’Enfant et le Léopard en peinture”