Dans un vase profond et d’embouchure étroite,
Un jour, un tout petit garçon,
Se trouvant seul à la maison,
Pour prendre des bonbons enfonça la main droite ;
Mais le gourmand
La remplit tant
Qu’elle ne put sortir et resta prisonnière.
Le voilà donc qui pleure et qui se désespère ;
C’était à vous faire pitié.
Attiré par ses cris, survint alors son père
Qui lui dit : — Mon enfant, n’en prends que la moitié,
Si tu veux que ta main sans peine se dégage. —
L’enfant n’était qu’un sot, mais l’homme est-il plus sage?
Il forme chaque jour d’ambitieux projets,
Ne sait mettre aucun frein à ses désirs avides,
Jamais son cœur ne dit : assez !
C’est le tonneau des Danaïdes.
“L’Enfant et les Bonbons”