Un homme devait des abeilles ;
Il était en cela par l’intérêt conduit.
Qui n’éprouve ici bas démangeaisons pareilles,
Et n’est-ce pas ainsi que chacun est construit ?
Notre amateur épuisant chaque ruche.
En fait couler le miel, et se plait à compter
Tout ce que doit lui rapporter,
La cire aussi que l’on épluche.
C’est fort bien; j’en connais qui feraient comme
Mais riche du travail d’autrui.
Cet homme avait-il droit de dire :
Tant pour mon miel, tant pour ma tire.
Hélas! et tel est le destin
De bien des travailleurs sur terre ;
Pour le plus faible est la misère,
Pour le plus fort est le butin.
“Les Abeilles”