Deux abeilles voyageant,
Arrivèrent à Lutèce,
L’une des deux dit, vraiment !
C’est une ville de Grèce
C’est Athènes, d’où souvent
On exile l’innocent.
C’est une ruche, dit l’autre
En tout, semblable à la nôtre ;
Regarde ce tourbillon
Où, sans cesse on se provoque ;
Chaqu’un, à coups d’aiguillon
Comme chez nous, s’entrechoque,
Vois, si tu peus, sans ennui,
Ces noirs frelons en grands crêpes,
Et ces inutiles guêpes,
Dévorant le bien d’autrui.
“Les Abeilles voyageuses”
René Alexandre de Culant 1718 – 1799