Les paresseux baudets, gent sournoise et maussade,
Un jour, vers Jupiter, vinrent en ambassade,
Le prier qu’ils fussent exempts
De porter désormais des fardeaux si pesants.
Le souverain des dieux , voulant leur faire entendre
Qu’ils ne s’y devaient pas attendre ,
Leur dit, en se moquant, qu’ils auraient du repos
Lorsqu’ils pisseraient tant et de belle manière ,
Qu’ils formeraient une rivière.
Les baudets furent assez sots
Pour croire sérieux ce folâtre propos.
Et de la vient que toute bête asine,
Qui toujours du travail cherche à se dispenser ,
Dès que de son semblable elle aperçoit l’urine
Se met aussitôt à pisser.
“Les Anes et Jupiter”