Deux frères, certain jour, procédèrent entre eux,
Par-devant notaire, au partage
D’un terrain maigre, rocailleux,
Seul héritage
D’un grand-oncle aussi malheureux
Que ses neveux.
L’aîné, pensant qu’il était inutile
D’arroser de ses sueurs
Une terre ingrate, stérile,
Alla chercher fortune ailleurs.
Le plus jeune, au contraire,
Se mit avec courage à labourer sa terre,
Lui consacra tous ses soins et son temps,
Et cette terre si stérile,
En moins de trois à quatre ans,
Devenait dans ses mains une terre fertile,
Le nourrissait ainsi que ses enfants,
Quand son aîné se mourait de misère.
Cela rappelle à mon esprit
Ce que, quand j’étais tout petit,
J’entendais dire à défunt mon grand-père :
« Tant vaut l’homme, tant vaut la terre. »
“Les deux frères”