Zirven laissa deux fils de divers caractère;
Ambitieux et peu sincère
L’on se rend à la cour, et, flatteur à l’excès,
Plat fort au roi, dont la munificence
Le combla de ses dons avec magnificence,
Car les flatteurs ont toujours du succès ;
L’autre, au sein d’an champêtre asile,
Loin des regards des curieux,
Savourait les douceurs d’un sort pur et tranquille
En cultivant le champ de ses aïeux.
« Pourquoi n’apprends-tu pas a plaire ?
» Lui dit son Frère, un jour,
» Pourquoi te contenter d’un destin si vulgaire ?
» Ainsi que moi, pourquoi ne pas vivre a la cour ?
» Aux plaisirs les plus doux te livrant tour-à-tour,
» Là , tes désirs n’auront aucune entrave. »
L’autre répond : « Et toi, mon Frère, et toi,
» Pourquoi ne veux-tu point travailler comme moi ?
» Ta ne serais point no esclave. »
“Les deux Frères”