— 0 Dieu ! Donnez la victoire à mes armes,
Et de mes ennemis brisez les étendards ;
A leur sang répandu, que les veuves en larmes
Tremblent au sein de leurs remparts ;
Que mon nom, répété vers les confins du monde,
Soit aussi grand que vous et ne meure jamais !
— 0 souverain des deux, accordez-nous la paix,
Que la voix de mon fils à mon amour réponde !
Ainsi disaient, en son palais,
D’un roi puissant la voix altière,
Et dans sa rustique chaumière
Le plus chétif de ses sujets.
La victoire, en effet, au roi fut dévolue ;
Mais un fils bien-aimé la paya de son sang,
Tandis que, par la paix conclue,
Le pauvre en ses foyers revoyait son enfant.
Ainsi l’une et l’autre prière
Eurent un favorable accueil ;
Mais l’une était humble et sincère,
L’autre de vains souhaits d’orgueil.
“Les deux Prières”