Jaloux de retrouver ses chansons et son somme,
L’honnête savetier, dont parle le Bonhomme,
Venait de reporter au financier Mondon
Ses maudits cent écus, trop dangereux trésor :
Il retournait à son ouvrage,
Libre de soins et de chagrin.
Et déjà chantait en chemin
Quelques refrains de son jeune âge.
L’un de ses vieux amis, savetier comme lui,
Vint l’attendre à sa porte, et lui dit : « Cher confrère,
Aide-moi : ma femme aujourd’hui.
De deux jumeaux m’a rendu père ;
Une pistole ou deux feraient bien mon affaire.
On m’a dit qu’un trésor… — Va, félicite-toi !
Ce trésor-là n’est plus chez moi,
Je viens de le rendre à son maître ;
Mais il me reste, Dieu merci,
Deux bons gros écus; les voici…
Hier, mon cœur plus endurci,
Te les eût refusés peut-être. »
“Les deux Savetiers”