Heureux celui que la fortune
A vu d’un regard complaisant !
Sans que rien ne l’importune ,
Il coule ses jours gaîment,
A moins qu’il n’ait épouse furibonde.
Un mari dans ce cas disait à son voisin :
« Vit-on jamais un plus fâcheux destin ?
Comment, toujours ma femme gronde
Me tance souvent sans raison.
—Bon ! veux-tu reformer le monde ?
Dit le voisin , bon compagnon.
Si de ta faiblesse on abuse ,
C’est que tu n’es qu’un franc oison.
Qu’avec un rien on amuse.
Retiens de moi cette leçon,
Si tu ne veux passer pour buse :
Une femme qui gagne , une poule qui pond
Ont toujours fait beaucoup de bruit à la maison.
“Les deux Voisins”