L’Arabe et le Diamant
Deux voyageurs marchaient de compagnie ;
L’un d’eux trouve une bourse; elle était pleine d’or.
L’autre dit : donnez-m’en une part, je vous prie ;
Comme vous j’ai des droits , je pense, à ce trésor.
Des droits! eh! quels sont-ils, lui répondit notre homme,
Seul j’ai trouvé la bourse, elle n’est que pour moi ;
Et je ne connais point de loi
Qui m’ordonne avec vous de partager la somme ;
Mais tandis qu’il sourit, de son bonheur charmé,
Et, qu’à son compagnon, il refuse de rendre
Cette part à laquelle il a droit de prétendre ,
Survint un voleur bien armé.
Alors , le fortuné possesseur de la bourse ,
À son compagnon s’adressant,
Lui dit : nous ne pouvons nous sauver par la course ,
Mais nous serons vainqueurs en nous réunissant !
Que m’importe, dit l’autre, et que peut-on méprendre?
Je suis sans un denier , je ne possède rien :
Mon ami, puisque seul vous avez tout le bien ,
C’est à vous seul de le défendre.
“Les deux Voyageurs et le Voleur”