Joseph POISLE-DESGRANGES
Un petit rossignol, sans parents, sans asile.
Fut recueilli par des geais d’alentour
Qui prirent soin de leur pupille
Et lui vouèrent leur amour.
— Qu’il est mignon ! disait chacun avec emphase.
“Voyez donc, il ne souille mot !
Et mes geais semblaient fiers et restaient en extase,
En pensant qu’il serait un sot.
Mais, pour décevoir leur attente,
Un beau jour le rossignol chante.
On l’écoute, on le siffle, un vieux geai le poursuit
Et bientôt la troupe le fuit.
Seul, dans les bois, alors l’imprudent se retire ;
Mais il était trop tard lorsqu’il se repentit.
Quelqu’un a cru l’entendre dire :
Pour plaire aux grands restons petit.
“Les Geais et le Rossignol”