Maximilien Emmanuel-Charles de Malon
Certains Navigateurs, après de longs travaux,
Oublioient au retour leur misère passée ;
Ils avoient vu briller, pendant la traversée,
Les favorables feux des célestes gémeaux.
Ennivrés du plaisir de découvrir la terre,
Et leur patrie, et leur berceau,
Ils n’apperçurent pas, tant la joie est légère,
Que le navire faisoit eau…
Victimes d’Amphitrite on les vit disparaître ;
Tout s’abîma, matelots, bâtiment.
On touche au port, on y croit être…
Rien n’est à négliger jusqu’au dernier moment.
“Les Navigateurs”