Air. Femmes, voulez-vous éprouver.
Chacun connaît dans la cité
La perle de nos écaillères,
Qui, toujours pleine de gaîté,
Attend chalands pour ses cloyères :
De Notre – Dame, deux gamins
Venant de chanter au pupitre,
Lui volèrent un beau matin,
Non pas de l’argent, mais une huître.
Air du petit Matelot.
Une pour deux c’est peu de chose,
Voyons, dit l’un, vite au palais.
Là nous plaiderons notre cause
A l’amiable évitant les frais:
Cette raison parut goûtée.
On se rend où l’on perd ses pas,
Et la cause y fut expliquée,
Par les plus savants avocats.
Air de l’Incognito.
L’huître est à nous, dit un grand maître,
Non, dit un autre, mon client,
Qui devant moi vient de paraître,
Doit l’avaler entièrement.
Or donc, réplique son confrère,
Le juge seul décidera,
L’huître est à mon client, j’espère,
Et c’est lui qui l’avalera.
Air de la Colonne.
À tous ces mots, grand bruit et grand tapage,
Il faut aller chez le juge au plus tôt,
Se conformer à cet aréopage,
Enfin savoir lequel aura le lot,
Et les plaideurs de s’y rendre aussitôt :
Chaque avocat veut gagner la bataille,
Le président croit en devenir fou,
Puis, avale l’huître d’un coup
Et donne à chacun une écaille.
MORALE.
Air du tra la la.
Mettez ce qu’il en coûte à plaider aujourd’hui,
Vous verrez que Perrin tire l’argent à lui.
Arrangez-vous au mieux, car s’il vous fait plaider,
Il ne vous restera que la voix pour chanter,
Sur l’air du tra la la la, (bis.)
Sur l’air du tra déri, déra, tra la la.
Pluchonneau et Maillard. Les plaideurs et l’Huître.