Louis Tremblay, l’Esope chrétien
Un homme à qui le jour et sa vive lumière
Faisait clignoter la paupière,
Qu’il gênait enfin et blessait,
Sur cette affection ingrate
S’en alla consulter un enfant d’Hippocrate,
Pour savoir ce qu’il en pensait,
Et puis agir en conséquence.
Après mûr examen, l’homme de la science
Déclara que l’iris, — velours ou blond satin
Que le cœur ou rame nuance —
Dans son tissu si radié, si fin,
Se relâchait outre mesure ;
Et qu’à leur jonction les rayons fourvoyés,
Faisant comme une déchirure,
Trop abondants, s’y perdaient délayés,
Et qu’en un mot le cœur de l’œil était malade…
— Lorsque la vérité, par son splendide éclat,
Blesse et rend notre esprit maussade,
Quand l’Évangile enfin nous semble faux et fade,
Les yeux de notre cœur sont dans le même état.
Oui, la source du mal, sa cause ou son complice,
C’est toujours le mauvais vouloir…
C’est un relâchement, une faiblesse, un vice
Qui nous empêche de bien voir.
“Les Yeux malades”
Si votre œil est mauvais, tout le reste sera ténébreux.
(Evangile.)
La sagesse de l’homme animal est aveugle, et veut l’être.
(Fénelon.)