Des badauds rassemblés admiraient des fusées
Qui, dans tous les sens élancées,
Partaient, volaient, se croisaient dans les airs!
Une d elles, rapide, à travers le nuage,
Filait,… et, se croyant au céleste univers,
Tenait cet orgueilleux langage :
« Chétive Étoile, allons qu’on déménage ! »
Descends briller un peu plus bas, »
Place ! tu ne me vois donc pas ! — »
Si fait, mais attendons la suite , »
Dit I”Étoile, c’est là le point: »
Je crains que vous n’alliez bien vite,
» Pour aller loin ! »
La réponse à peine était faite,
Que la Fusée avec un léger bruit,
Expire et tombe sur la tête
D’un badaud qui crie et s’enfuit.
« Adieu , dit l’astre, adieu, terrestres étincelles : »
Ne vient pas qui veut jusqu’à nous.
» Combien, en promenant mes clartés immortelles, »
J’en ai vu finir comme vous ! »
“L’Etoile et la Fusée”
- Ulric Guttinguer, 1787 -1866