Un jour un gros Bourgeois, mordu par un Mâtin,
Demandoit un secret contre cette blessure.
Dans votre sang , dit-on , trempez du pain
Dont vous régalerez l’auteur de la morsure.
Vous vous moquez, dit l’Homme on badinant.
Trop grande seroit l’imprudence ,
Si je traitois ainsi l’animal qui m’offense :
Après lui mille Chiens voudroient en faire autant :
Ils me mangeroient tout vivant.
L’impunité, la récompense,
Rendent encore plus méchant.
“L’Homme mordu par un Chien”
Pierre de Frasnay – (1676 – 1753)